Le gouvernement canadien envisage sérieusement de renouveler sa flotte aérienne en remplaçant 14 CP-140 Aurora par 16 Boeing P-8A Poseidon, des avions de patrouille maritime. Cette vente potentiellement importante a reçu le feu vert de la DSCA, l'agence américaine en charge de l'exportation d'équipements militaires.
Potentiels concurrents et intérêts politiques
Dans cette course pour remporter le contrat, Bombardier Defence, une entreprise canadienne, avait proposé une version militarisée de son avion d'affaires Global 6500. Cela n'a pas empêché les premiers ministres du Québec et de l'Ontario d'exiger un processus d'appel d'offres ouvert et transparent.
Consultation et choix
Le cabinet de conseil américain Avascent a été consulté à ce sujet et a recommandé l'option du P-8A Poseidon, indiquant qu'aucune autre solution n'offrait les garanties nécessaires. Il est à noter qu'Avascent n'a pas pris en compte l'offre de Bombardier Defence et de General Dynamics Mission Systems Canada lors de son évaluation.
Critiques et controverses
Éric Martel, PDG de Bombardier, n'a pas mâché ses mots, critiquant ouvertement le manque de transparence et d'intégrité dans le processus de sélection. Martel a même évoqué la possibilité que le gouvernement canadien puisse invoquer une “exception” de sécurité nationale pour éviter un appel d'offres et accélérer l'achat du P-8A Poseidon.
De leur côté, Martel et Joël Houde, vice-président de la division internationale de General Dynamics Mission Systems, ont conjointement envoyé une lettre critiquant ouvertement un favoritisme apparent envers Boeing.
Conséquences économiques et décision finale
Un contrat avec le Canada pourrait représenter une aubaine pour Boeing, qui fait face à plusieurs défis, notamment l'arrêt de la production de son modèle F/A-18 Super Hornet et la possible fermeture des lignes d'assemblage du P-8A Poseidon en 2025. Pour l'heure, aucune décision finale n'a été annoncée par le gouvernement canadien.